« Racine ne récite pas, Racine ne dit pas.
Tous ses vers sont choisis, non dans un dictionnaire de beautés, mais de silences.»
Jean Giraudoux

 

Engagé depuis l’automne 2014, notre travail d’investigation et d’expérimentation prend appui sur quelques questions simples : 

Quel(s) espace(s) pour représenter aujourd’hui la tragédie classique ?

Quels corps pour révéler le clair-obscur des âmes ?

Comment transmettre l’alexandrin, sans céder à la tentation de la modernisation ?

Peut-on imaginer représenter cinq actes d’un seul trait, fulgurant, incisif et en toute
transparence ?

Ainsi, pliant et dépliant les espaces, à l’image d’un origami, nous nous confrontons à différentes formes géographiques pour de nouvelles mises en relation avec les «regardants». Armés de longs bâtons (ou bambous), nous tentons de percer les mystères d’un bunraku à échelle humaine et vivante. Abordant différentes pièces de l’auteur, nous nous emparons d’une juste musicalité de la langue française, en rééquilibrant la phonation entre consonantes et vocales. Enfin, à l’écoute de la pulsation profonde des textes et du collectif d’acteurs qui les portent, nous cherchons à dérouler le fil incandescent de la tragédie depuis le premier mot jusqu’au dernier de la réplique, puis jusqu’à la fin de la scène, puis de l’acte... et ainsi à l’infini, traverser Racine et se laisser traverser par son écriture !

Cette recherche, envisagée comme un véritable laboratoire, en work in progress, s’ouvre régulièrement aux spectateurs, dans le cadre de nos Portes ouvertes sur l’aube. Elle restera vivante jusqu’à l’instant de la création, permettant à d’autres acteurs désireux de se questionner sur Racine, de rejoindre les ateliers.

 

Additional information


Conception Karl Brochard (c) 2015 - L'instant avant l'aube