« Un conte triste, c’est mieux pour l’hiver ! »

      Ces paroles du jeune prince Mamilius offrent la juste couleur de cette histoire qui débute dans une douce atmosphère de fêtes, de promenades, de banquets… mais qui va très rapidement basculer dans la plus âpre des tragédies shakespeariennes.

       Polyxènes, roi de Bohême, est depuis « neuf changements de lune » en visite officielle à la cour de son ami d’enfance, Léontes, roi de Sicile. La vie s’écoule paisiblement jusqu’à ce jour où Léontes plonge dans la folie, à l’image d’Othello, et laisse la jalousie guider ses actes. Il soupçonne sa femme Hermione d’avoir une relation adultère avec Polyxènes et de porter un enfant de lui.

       Dès lors tout va très vite : Polyxènes s’enfuit, Mamilius, le jeune prince sicilien est retiré à sa mère et tombe malade, Hermione, jetée en prison, accouche avant terme d’une fille, des émissaires sont envoyés à Delphes pour consulter l’oracle d’Apollon, la fille est arrachée à sa mère et abandonnée sur un rivage lointain, un procès juge la reine sur la place publique, l’oracle est révélé, innocentant Hermione et Polyxènes et désignant Léontes seul responsable. Mais ce dernier persiste dans sa folie et il faudra l’annonce de la mort de Mamilius pour lui ouvrir les yeux.

         Hermione meurt et l’acte III se termine dans un paysage de tempête. La seule lueur d’espoir est ce vieux berger de Bohême qui découvre une petite fille perdue au milieu des éléments déchainés…

         Mais le conte ne finit pas là, et l’hiver, drapé dans ses habits de Temps, va nous apaiser et nous aider à faire un bond de seize ans pour découvrir la Bohême où se prépare la traditionnelle fête de la « tonte des moutons ».

         La petite fille perdue, Perdita, a grandit et s’apprête à se marier avec un jeune berger, Florizel, qui n’est autre que le fils de Polyxènes. La fête s’annonce belle et l’on découvre des personnages hauts en couleurs. Mais le roi soupçonne les dérives de son fils et il interrompt brutalement la fête, interdisant aux jeunes promis tout espoir d’avenir. Ceux-ci s’enfuient pour trouver conseils et refuge en Sicile, où l’on retrouve Léontes vieilli et las de la vie.

          « …le roi vivra sans héritier, si ce qui est perdu n’est pas retrouvé. »

         Alors, de nouvelles en découvertes, l’acte V nous amène tout doucement vers une réconciliation qui n’en laisse pas moins une trace de nostalgie, comme les contes de notre enfance.

 

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