« Il faut arriver à trouver une poésie, comme un fil, une poésie du rien.»
Patrice Chéreau

 

Scènographie - Direction d’acteurs

Deux camps s’affrontent. Deux visions d’un monde en plein bouleversement. Intérieur. Extérieur. Un chemin, un fil, tendu entre ces deux pôles. Deux espaces symboliques. Deux tapis. Le bleu, Grec. Le rouge safran, Indien. Deux espaces d’instruments différents. Tambours sourds et métal pour les grecs. Tambours d’eau et cristal pour les Indiens. Des banières qui flottent au vent. Au centre du chemin, un amas d’ossements indistincts... les restes d’un animal, une vache. Placer les spectateurs en bi-frontalité de chaque côté du chemin. Entre eux et l’espace de jeu, un rideau de bambous. Le sol est recouvert de sable, ou de sciure de bois. Le va-et-vient des acteurs révélera tout au long des cinq actes un tapis rouge sang.

Dès la première scène de l’acte 1, les acteurs doivent être en plein émoi. La tragédie est déjà en marche. Malgré eux. À cause d’eux. En aucun cas les acteurs ne s’adresseront directement aux spectateurs. Ils sont les témoins non invités. Aller avec les acteurs au cœur du dénuement. De la transparence. Du rien. Mais tellement charnel. Tellement ancré. Sentir qu’à tout instant la flamboyance peut émerger. Travailler à l’image d’un volcan. L’Etna. Si violemment vivant, malgré son air endormi. Leur présence aux yeux des spectateurs sera continue pendant toute la représentation. Ils sont manipulés malgré eux, à l’image des marionnettes du bunraku... Qui sait, peut-être verrons-nous quelques acteurs-manipulateurs les mettre en vie ?

Tout ceci est un premier jet qui laisse entrevoir, dans le même espace, la représentation d’une autre tragédie de Racine : Iphigénie... Et peut-être imaginer un projet en dyptique...

 

La musique

Sous la direction de Christine Kotschi, les acteurs se relaieront dans les espaces d’instrumentariums pour accompagner l’ensemble de la représentation. Essentiellement percussive, la musique s’élaborera en contrepoint des alexandrins et en prémonitions du devenir des différents protagonistes. Aucun chant. Juste la confrontation de la langue alexandrine et des percussions rugueuses de la guerre imminente. 

Deux pôles instrumentaux,
côté Grec : Timballe, tambours secs et métal (grelots, chaînes, outils... comme des armes)
côté Indien : Tambours d’eau, harpes éoliennes, cristal, quelques appeaux

 

Les costumes

Entre Orient et Occident. Entre Histoire et Modernité. Les costumes seront traités de façon atemporelle. Conçus pour des acteurs-danseurs, ils permettront une grande liberté de mouvements. Quelques éléments (plis, jupes, jetés d’épaules) suggèreront les influences grecques ou indiennes. Travaillés par empilement d’éléments, sur-rajouts, drapés, ils laisseront peu deviner la chair des acteurs.

Deux palettes contrastées,
côté Grec : bleu, vert, gris (dans toutes les nuances)
côté Indien : rouge safran, rose tyrien, orange, jaune (dans toutes les nuances)

 

 

Additional information


Conception Karl Brochard (c) 2015 - L'instant avant l'aube